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Libération

Mururoa : le rapport secret de l'armée

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Dans une interview à «Libération», Florent de Vathaire, un chercheur de l'Inserm, demande au ministère de la Défense de déclassifier un rapport tenu secret et qui pourrait mettre en évidence «une relation statistiquement significative entre la do
par Christian Le Goff
publié le 4 août 2006 à 7h00

Le lien entre cancers de la thyroïde et essais nucléaires français dans le Pacifique peut-il réellement être considéré comme «acquis» ? La polémique enfle depuis que, vendredi 28 juillet, le président polynésien Oscar Temaru a rendu public une lettre d'un chercheur de l'Inserm affirmant qu'il pouvait apporter la preuve de ce lien. Dans ce courrier, adressé le 17 juillet au délégué à la Sûreté nucléaire du ministère de la Défense, Florent de Vathaire, directeur de l'unité 605 (épidémiologie des cancers) de l'Inserm (1), affirme avoir, dans une récente étude, «mis en évidence une relation statistiquement significative entre la dose totale de radiation reçue à la thyroïde du fait des essais nucléaires réalisés par la France en Polynésie». Et, dans une interview à Libération, le chercheur demande au ministère de la Défense de déclassifier un rapport tenu secret sur le sujet. De passage dans le Pacifique, Florent de Vathaire s'explique.

Vous considérez comme «acquis» le lien entre le cancer de la thyroïde en Polynésie et les essais nucléaires : comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

Nous avons interrogé les gens qui ont développé un cancer de la thyroïde (diagnostiqué entre 1985 et 2002, ndlr), et qui sont nés au même moment ou à quelques jours près. Nous avons interrogé ces cas-témoins sur leurs différents lieux de résidence, année par année. Nous leur avons posé quelques questions pour estimer la dose de radiations reçues. On a réussi à con