Que pèsent, en France, les mesures de protection de la nature et des paysages face aux intérêts industriels et économiques ? C'est la question posée par des projets d'implantation de lignes électriques à très haute tension dans des espaces protégés. Aujourd'hui, la liaison franco-espagnole dans les Pyrénées-Orientales.
Le serment est gravé dans le marbre. Deux grandes plaques roses, typiques du massif pyrénéen du Canigou, apposées face à la mairie du petit village de Montferrer. Chacun peut y lire qu'il y a deux ans jour pour jour, le 12 août 2004, quatorze maires du Vallespir, la vallée au pied du Canigou, qui jouxte l'Espagne, ont «proclamé solennellement leur opposition absolue au projet de ligne électrique à très haute tension [THT]» qui doit traverser leur territoire. Ils se sont en outre interdit «toute discussion séparée ou individuelle avec les représentants de RTE [Réseau transport d'électricité, la filiale d'EDF en charge de la THT, ndlr]».
Samedi à Montferrer, les opposants à la THT fêtent le deuxième anniversaire de ce serment. Histoire de montrer que la détermination des Catalans du Nord ne fléchit pas. Sur la route qui grimpe entre les arbres d'Amélie-les-Bains à Montferrer, d'immenses «Non à la THT» et «THT no passaran» sont peints sur l'asphalte. «Le serment, raconte René Ala, l'un des signataires, maire d'Arles-sur-Tech, c'était un antidote à la trahison, une garantie pour ne pas craquer face à la politique du chéquier de