Toronto envoyé spécial
Images classiques d'un hôpital en Afrique. Une salle commune. Des malades atteints de tuberculose ou de maigreur chronique. Ils sont à bout. Certains sont mourants. On attend. Quand on demande au médecin s'ils sont atteints du VIH, il répond : «On ne sait pas, ils n'ont pas été testés.»
Plus de 80 % des 40 millions de personnes vivant avec le sida à travers le monde ne connaissent pas leur statut. Comment les soigner et les protéger si elles ne sont pas dépistées ? Jusqu'à récemment, cette question était en grande partie théorique, faute de traitements disponibles dans les pays en voie de développement. A quoi bon, en effet, dépister à tous crins si le malade doit ensuite mourir sans soins !
Dans ce contexte, les grands organismes internationaux ont longtemps suivi une politique de dépistage basée sur le volontariat, avec une consultation de conseil et de soutien. Un dispositif assez lourd. Mais qui avait le mérite de s'appuyer fortement sur les droits de l'homme. Aujourd'hui, ce modèle est en train d'éclater et les experts sont divisés. A l'heure de la diffusion de plus en plus large des traitements vers les pays pauvres et alors que s'impose le slogan de l'OMS de «l'accès universel aux médicaments en 2010» , ne faut-il pas aller vers une politique massive de dépistage ? Et casser le cercle de l'ignorance ?
Mariage, grossesse. Kevin de Cock, directeur du bureau sida à l'OMS, en est partisan. Non sans arguments. D'abord, une évidence : l'é