Sur le site Web de la ville d'Annecy, un gros dossier est consacré aux «menaces sur le lac» que fait peser la modification de la loi littoral. Un signe de la croisade engagée par le député-maire UDF contre l'amendement dont il réclame l'abrogation. Entretien avec Bernard Bosson, qui dirige Annecy depuis vingt-cinq ans et ne briguera pas de nouveau mandat.
Pour le lac d'Annecy, quel est l'impact de l'amendement ?
Selon l'étude que nous avons fait réaliser par les cabinets Fidal et Scure, sur les neuf communes riveraines, 4 725 hectares sont concernés par les réductions de protection (espaces boisés, espaces remarquables...) et 1 315 deviennent urbanisables sans contrainte. La commune de Saint-Jorioz pourra par exemple passer de 5 000 à 15 000 habitants. La loi montagne permet en effet, avec le seul accord du préfet de construire, un lotissement dans des espaces boisés ou dans ces zones vertes naturelles qui font le paysage du lac. Pour Annecy-le-Vieux, le maire Bernard Accoyer (UMP), très favorable à l'amendement, demande que seuls 43 % de sa commune relèvent de la loi littoral !
L'amendement est pernicieux : c'est seulement dans trente ans que l'on réalisera les dommages. Ce sera un lent massacre du lac. Même si les maires sont de bonne volonté : la pression sera trop forte.
Où en est la mise en oeuvre de l'amendement ?
Avec une diligence curieuse, les services de l'Etat ont expérimenté l'amendement pour le seul lac d'Annecy ! Sans se soucier des autres lacs, ni même de l'