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Libération

La prévention fait un bond en avant

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Après le tout-préservatif, les experts travaillent sur d'autres pistes. Revue de détail.
publié le 18 août 2006 à 22h59

Toronto envoyé spécial

On dit qu'elle commence déjà à circuler, qu'on la trouve dans les lieux de rencontres gays de San Francisco. Une simple pilule que l'on prend juste avant l'éventualité d'un rapport sexuel à risque. Nom officiel : le Tenofovir. Cette molécule d'ordinaire prescrite pour soigner est là utilisée en préventif. Au Cambodge, en Thaïlande, de vastes essais cliniques ont même été conduits chez des prostituées : à certaines, on donnait le Tenofovir ; à d'autres, un placebo. Puis on a tenté de voir si, au bout de quelques mois, un groupe se révélait plus contaminé ou pas par le VIH. Sous la pression des activistes, l'essai a été arrêté. Pas de résultats officiels, donc. Il n'empêche, les nouveaux outils de prévention arrivent. Ils ont été le sujet le plus débattu de la conférence de Toronto, qui se termine aujourd'hui. «Il y a urgence à innover. Avec plus de 5 millions de nouvelles contaminations en 2005, il faut sortir du tout-préservatif», ont insisté tous les experts. Revue de détail des nouvelles pistes.

Les pilules

Le changement conceptuel est réel : il s'agit de médicaliser la prévention, à l'image du Tenofovir. Point de départ : les chercheurs se sont demandé si, dans la panoplie actuelle des médicaments antiviraux utilisés pour soigner, certains ne pouvaient pas se révéler efficaces en préventif. Question logique, plusieurs molécules se montrant déjà actives dans ce que l'on appelle le traitement postexposition, c'est-à-dire un traitement prescrit jus