à Toronto
Activiste depuis vingt-cinq ans, que pensez-vous de la conférence de Toronto ?
Ce qui m'impressionne, c'est le sentiment que quelque chose change. On bascule dans la prévention. C'est sur ce domaine que l'on discute, que l'on débat. Il y a plein de choses qui sont en train de se passer. Et je me sens complètement à l'aise dans cette bascule.
C'est-à-dire ?
Tenir compte de ces vingt-cinq ans... Et bâtir des choses à partir de notre travail et de notre expérience. Qu'est-ce qui s'est passé ? Depuis des années, on a accumulé énormément de savoirs, de méthodologies, autour du médical et du scientifique. Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ? Les médicaments, ça marche. On peaufine les détails, on fait de la dentelle, on parle non sans raison de la qualité de vie.
A Toronto, toutes les sessions sur le médical se sont déroulées dans la sérénité. Il n'y a eu, par exemple, aucune excitation sur telle ou telle nouvelle molécule. Bref, ça roule. Mais à côté de ça on voit qu'il y a des séropositifs, de plus en plus nombreux. C'est ça qui justifie mon engagement. On avait oublié ce détail : les gens se contaminent. Nous, militants, on est plombés, on vit avec. C'est comme ça. Occupons-nous des nouveaux ! C'est là, l'urgence.
Mais comment ?
Dans la prévention apparaissent toute une série de nouveaux outils, biomédicaux, avec les microbicides, les traitements préventifs... Eh bien, avec toute l'expérience que l'on a entassée sur les médicaments, allons-y ! Servons-nous de notre expérie