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Sida: les promesses de l'après-Toronto

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Traitements, prévention, engagements... La 16 conférence internationale sur la maladie s'est achevée vendredi • Les progrès sont réelles mais loin des besoins pour les 40 millions de personnes infectées •
par Eric FAVEREAU
publié le 18 août 2006 à 7h00

La plus grande conférence internationale sur le sida, jamais tenue en 25 ans d'épidémie, s'est achevée vendredi à Toronto. Près de 30.000 participants, plus de 400 séances, où ont été présentés 4.500 abrégés scientifiques.

Un gigantisme à la hauteur de la situation : aujourd'hui, ce sont près de 40 millions de personnes qui vivent avec le sida ; en 2005 il y a eu plus près de trois millions de décès et près de cinq millions de nouvelles contaminations.

Cette 16e conférence a été marquée par le bouleversement qu'apporte l'arrivée, certes limitée mais bien réelle, des traitements dans les pays en voie de développement: en juin 2006, selon les derniers chiffres  de l'Organisation mondiale sur la santé, 1,6 million de personnes ont pu recevoir des traitements, dont un million en Afrique subsaharienne. C'est spectaculaire mais c'est à peine 20% des besoins.

Il n'empêche, les traitements sont là. Et la donne de la riposte mondiale en ressort profondément modifié. Ainsi, la question de la prévention redevient dramatiquement à l'ordre du jour: comment assurer, pour 2010 selon le vœu de l'OMS, «l'accès universel aux médicaments », si le nombre de personnes nouvellement infectées continue à un rythme aussi élevé, le tout dans un contexte de ressources limitées ?

Autre interrogation: en 2006, près de 80% des personnes infectées ne connaissent pas leur statut sérologique. Comment, dans ces conditions d'ignorance, peuvent-ils avoir accès aux médicament