Menu
Libération

A Marseille, le thon se défend à la criée

Article réservé aux abonnés
par Alexandra Schwartzbrod et Nicolas ROUSSON
publié le 22 août 2006 à 23h00

(à Marseille)

C'est une histoire comme Marseille aime à en générer. Une histoire de poissons et de grandes gueules. Les écologistes de Greenpeace ont réussi à déclencher une furia médiatique autour du thon rouge en annonçant simplement l'arrivée dans le Vieux-Port de Marseille de leur bateau phare, le Rainbow Warrior, qui était censé s'amarrer au coeur de la ville, aujourd'hui et demain, pour une campagne d'information sur la surpêche et le bétonnage des côtes. Greenpeace a tant et si bien fait que les pêcheurs sont devenus fous et que la municipalité a pris peur. Résultat : le célèbre bateau a été privé de l'autorisation d'accoster. Une interdiction qui fait plutôt le jeu de Greenpeace. Hier, les noms d'oiseaux ont valsé entre pêcheurs et écologistes, donnant au réel problème de l'avenir du thon rouge un écho médiatique que plusieurs mois de campagne intensive n'avaient pas réussi à créer.

Amarrages. L'organisation écologiste avait donc prévu d'amarrer son bateau à Marseille cette semaine comme elle l'a fait à Gênes (Italie) et Barcelone (Espagne). Le 27 juillet, les autorités avaient donné leur accord écrit pour un amarrage dans le Vieux-Port, l'âme de Marseille. Dès la semaine dernière, Greenpeace avait commencé à rameuter la presse sur l'arrivée du navire et surtout sur les messages qu'elle comptait délivrer. Parmi ceux-ci, l'état préoccupant des stocks de thon rouge, un poisson menacé car surexploité par les pêcheurs.

Samedi, surprise, Greenpeace voit son autorisat