Marseille de notre correspondant
Après un dernier assaut des thoniers à l'aube, le Rainbow Warrior a quitté hier vers 10 heures la rade de Marseille, et les pêcheurs ont levé le blocus du port qu'ils imposaient depuis la veille au soir, contraignant ferries et navires à se dérouter ou à rester bloqués à quai. Interdit de port à Marseille, le trois-mâts de Greenpeace n'a pu mener son action d'information contre la surpêche en Méditerranée. Mais l'exposition médiatique offerte grâce à l'action des pêcheurs vaut beaucoup plus.
Pourquoi les thoniers s'en sont pris à Greenpeace ? Si les pêcheurs avaient joué l'indifférence, l'organisation aurait eu beaucoup moins de retombées pour sa campagne. Mais les thoniers voulaient montrer leur force : en novembre, à Dubrovnik (Croatie), la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) doit fixer des nouveaux quotas de pêche. Et, en ces temps de surexploitation de l'espèce, les thoniers ont peur : «Si à Dubrovnik, ils décident de fermer à la pêche le mois de juin, notre plus gros mois, on est morts !», indique Serge Perez, vice-président du syndicat des thoniers de la Méditerranée. D'où la démonstration de force à Marseille, en forme d'avertissement : en cas de limitation de la pêche, il y aura du grabuge cet automne.
Qu'ont fait les autorités françaises ? Elles ont d'une même voix soutenu les pêcheurs. Le ministre de la Pêche Dominique Bussereau a hier, en sortie du Conseil des ministres, dé