Berlin de notre correspondante
La polémique sur le nucléaire repart en Allemagne. Le ministre de l'Environnement d'Angela Merkel, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a réclamé hier un arrêt plus rapide que prévu des plus vieilles centrales nucléaires du pays, notamment celle de Brunsbüttel, près de Hambourg, dont la fermeture est programmée en 2009. De son côté, le ministre de l'Economie, le très conservateur Michael Gloss, estime nécessaire de revenir sur la sortie du nucléaire décidée, dans son principe, par le gouvernement Verts-sociaux-démocrates de Gerhard Schröder.
D'après la législation, la dernière des dix-sept centrales doit fermer aux environs de 2020. S'appuyant sur de récentes études, le ministre estime que, même dans l'hypothèse d'un baril à 102 dollars en 2030, le renchérissement du prix du pétrole ne serait pas suffisant pour rendre la plupart des énergies renouvelables compétitives. Du coup, si l'Allemagne persiste à fermer ses centrales, la part du charbon dans la production d'électricité pourrait passer à 61 %, contre 47 % à l'heure actuelle. «Cela signifie davantage d'émissions de CO2», souligne le ministre.
Choix entre plusieurs tarifs
Le scénario du retour au nucléaire, on s'en doute, ne convainc pas les experts favorables au développement des énergies renouvelables. «Le courant d'origine nucléaire ne sera pas forcément aussi bon marché à l'avenir, assure ainsi Frank Marten, chercheur à l'Institut de Wuppertal sur l'environnement, l'énergie et