Laurence Boiron, 31 ans, pharmacienne lyonnaise, est volontaire à Pharmaciens sans frontières, qui l'a envoyée dès avril en Indonésie en tant que coordonnatrice médicale. A la veille de quitter le pays, elle raconte l'épouvantable casse-tête et surtout la charge financière que représente la destruction des grandes quantités de médicaments périmés ou inutiles envoyés par l'aide internationale.
Pourquoi l'Indonésie se retrouve-t-elle avec un tel surplus de médicaments ?
Il y a eu ici, deux désastres coup sur coup : le tsunami du 26 décembre 2004, qui a en partie dévasté la région, et le tremblement de terre de Yogyakarta, le 27 mai dernier. Le premier a entraîné un afflux de 4 000 tonnes de médicaments. Nous avons dû en éliminer environ 250 tonnes en juillet. Le second désastre a donné lieu à des donations plus faibles : moins de 1 000 tonnes. La leçon semble avoir été apprise. Mais il y a encore eu des envois de médicaments inappropriés. On est en train de faire l'inventaire des 50 tonnes restantes. Le surplus sera détruit, après notre départ, par l'OMS. En tant que pharmacienne, ça fait vraiment mal au coeur de voir des médicaments détruits, alors qu'ils coûtent plus cher que le suivi médical.
Qui donne ces médicaments ?
Les grosses ONG importent les leurs ou en achètent sur place. En général, avec elles, ça se passe bien. Le gros problème, ce sont les gouvernements étrangers qui envoient des médicaments sans prendre en compte les besoins des pays destinataires. Et aussi les ass