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Libération

«Ece» tourne à l'acide

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publié le 31 août 2006 à 23h07

Rennes correspondance

L'opération de dépollution du chimiquier Ece, qui a débuté hier au large du Cotentin, est-elle réellement inoffensive pour l'environnement comme l'affirme le comité de scientifiques qui a travaillé sur le sujet ? Selon le syndicat mixte de protection du littoral breton Vigipol et l'association écologique Robin des Bois, l'écoulement prévu dans la Manche de 10 000 tonnes d'acide phosphorique contenues dans l'épave, qui gît depuis le 1er février par 70 mètres de fond à 30 km à l'ouest du rail des Casquets, ne sera pas sans incidence sur le milieu marin et la chaîne alimentaire.

«Radioactives». «Ce qui a été occulté, c'est la composition de cet acide, qui provient de minerais marocains. Il contient des substances radioactives et des taux en métaux lourds particulièrement importants», soulève Christine Bossard, porte-parole de Robin des Bois, pour qui les études ont été limitées à «l'impact corrosif immédiat». Selon l'association, qui cite des études de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur la composition de ce produit servant à fabriquer des engrais, «400 à 600 kg d'uranium» et un «cortège de métaux lourds» pourraient être déversés dans la Manche et contaminer, à long terme, sous forme de «pollution insidieuse», planctons et crustacés. Dans un premier temps, l'opération de dépollution, menée à l'aide de robots sous-marins, va consister à percer les six cuves du chimiquier con