Menu
Libération

Amiante: un jugement «sévère et exemplaire»

Article réservé aux abonnés
La société Alstom Power Boilers a été condamné lundi pour avoir exposé ses salariés à ce matériau. Son ancien directeur écope de neuf mois de prison avec sursis. L'avocat des parties civiles est satisfait.
par Sylvie Briet
publié le 4 septembre 2006 à 7h00

La société Alstom Power Boilers, jugée pour avoir exposé ses salariés à l'amiante à Lys-lez-Lannoy dans le Nord de 1998 à 2001, a été condamnée lundi par le tribunal correctionnel de Lille à 75.000 euros d'amende, la peine maximale. Son ancien directeur poursuivi pour «mise en danger de la vie d'autrui» a lui été condamné à 9 mois de prison avec sursis, et 3000 euros d'amende. La société a également été condamnée à verser 10 000 euros à chacun de ses 150 salariés et chacune des associations parties civiles au procès. Me Michel Ledoux, avocat des parties civiles et de l'association nationale des victimes de l'amiante (Andeva), est satisfait de ce jugement.

Le jugement rendu est-il sévère?

Ce jugement est exemplaire et la sanction sévère car elle donne le maximum de ce que prévoit le code pénal. Le juge a tenu compte de la décision du tribunal de Bobigny en 2000 où Alstom avait déjà été condamné pour des faits similaires: l'entreprise ne respectait pas sur son site de Saint-Ouen le décret concernant l'interdiction de l'amiante. Ce sont des récidivistes.

Cette décision va-t-elle changer la façon d'aborder le problème de l'amiante?
La mise en danger d'autrui est aujourd'hui sanctionnée. Avant, pour agir, il fallait attendre vingt ans, que les maladies se déclarent. Aujourd'hui, on pourra poursuivre les entreprises dès qu'elles ne respectent pas la législation sur les produits interdits où si elles n'appliquent pas la réglementation. Le message dép