Cet après-midi, le tribunal correctionnel de Lille va rendre sa décision dans le procès tenu en mai qui opposait des victimes de l'amiante à la direction d'Alstom. Pour la première fois dans une affaire de ce type, le procureur a requis une peine de prison avec sursis contre Bernard Gomez, ancien directeur du site Alstom Power Boilers de Lys-lez-Lannoy près de Roubaix. Le PDG d'Alstom, Jean-Michel Demasle, a également comparu en tant que personne morale «pour mise en danger d'autrui».
En 1997, l'amiante a été interdite mais à Lys-les-Lannoy, les ouvriers de l'usine de chaudières industrielles ont continué à en respirer durant cinq ans. Lorsque le site a été racheté en 2002, 33 tonnes de poussière d'amiante ont été déblayées! Sur 360 anciens salariés du site, 150 se sont portés partie civile, épaulés par différents syndicats, la CGT, la CFDT, FO et l'association nationale de défense des victimes de l'amiante, l'Andeva.
En 1995, les prédecesseurs de Bernard Gomez avaient déclaré à l'inspection du travail qu'il n'y avait plus d'amiante sur le site. En 1998, un salarié est mort d'un cancer de la plèvre. L'inventaire réclamé par le comité d'hygiène et de sécurité cette année-là n'est lancé par la direction qu'en février 2001. Il révèle la présence d'amiante autour des brûleurs. Depuis, une dizaine de salariés sont morts du cancer de l'amiante.
Bernard Gomez assure que jusqu'à 2001, il ignorait la présence de ce maté
Amiante: un jugement très attendu
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par S. B.
publié le 4 septembre 2006 à 7h00
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