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Libération

«Le retour du chikungunya est inévitable»

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Publié le 06/09/2006 à 23h11

La Réunion correspondance

Le convoi ministériel arrive à l'école voisine du Douzième kilomètre, au Tampon, une commune des «hauts» de l'île relativement épargnée par le chikungunya. Les élèves de CM1 et CM2 montrent fièrement à François Baroin une BD en français et en créole sur la façon de se protéger d'Aedes albopictus (le moustique à l'origine de l'épidémie qui a touché 266 000 personnes et fait 246 morts), mais Marie-Josette Rivière, mère de famille de 63 ans, en veut toujours à l'Etat. «Après avoir été piquée, je suis restée paralysée des mois. J'avais les mains gonflées comme des pattes de tortue et je souffrais.» Pour Marie-Josette, ces souffrances auraient pu être évitées «si la Drass de l'époque avait fait son travail au moment où il était encore temps». Alors que le service de prophylaxie des affaires sanitaires et sociales comptait 238 agents en 1979, année où le paludisme fut officiellement éradiqué de la Réunion, ils n'étaient plus qu'une poignée en mars 2005, veille de la crise sanitaire actuelle, à pulvériser insecticides et larvicides dans les zones à risque.

Hiver austral. Avec l'arrivée de l'hiver austral, en juin, les chaleurs et les pluies ont diminué, les insectes se sont faits plus rares, les malades aussi. La cellule interrégionale d'épidémiologie a comptabilisé, la semaine dernière, «entre 10 et 30 personnes infectées», contre plus de 40 000 par semaine en février. Une évolution prévisible qui a incité les pouvoirs publics à