Alors que le projet de loi sur l'eau revient en deuxième lecture devant les sénateurs (lire encadré), des éleveurs bretons engagés dans une agriculture durable ou biologique entament, ce matin à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), un jeûne de deux jours, qu'ils entendent répéter chaque semaine. Ils dénoncent l'application française de la nouvelle politique agricole commune (PAC) qui, selon eux, pénalise leurs efforts pour protéger les eaux et les sols dans une région, la Bretagne, où le problème est crucial.
Depuis 2006, c'est à chaque Etat membre de l'Union européenne de choisir les modalités d'attribution des aides de la PAC. «Le gouvernement français a choisi de calculer le montant que chaque agriculteur touchera en fonction de ce qu'il touchait en moyenne en 2000, 2001 et 2002», explique Katell Nicolas, coordinatrice du Cedapa Côtes-d'Armor, une association d'éleveurs engagée depuis vingt-quatre ans dans une agriculture durable. «Ceux qui étaient beaucoup aidés les agriculteurs qui font des céréales, du maïs fourrage ou des oléagineux, cultures consommatrices d'engrais et de pesticides le seront toujours ; ceux qui avaient choisi l'herbe comme fourrage pour une production laitière ou de viande bovine et qui percevaient très peu d'argent, continueront à être aussi peu aidés.» Pour Gilles Huet, délégué de l'association Eaux et rivières de Bretagne, «c'est un mécanisme pervers qui incite les paysans à conserver des pratiques à risques. On aide le maïs,