Menu
Libération

Végétaux : terreau fertile pour la justice

Article réservé aux abonnés
Les adeptes des cultures naturelles sont gênés par la réglementation.
publié le 15 septembre 2006 à 23h18

Quel est le prix d'une graine, symbole de la vie ? Une semence est-elle libre ? Peut-on consommer librement des plantes ? Recettes de grands-mères, vieux légumes et fleurs des champs sont sous le coup de procédures judiciaires ubuesques. Exemple : la société Biotope, qui regroupe des petits producteurs de plantes bio en haute montagne, produit et vend des fleurs servant d'infusion, de produit phytosanitaire ou d'ingrédient. Fin 2005, elle a été condamnée à 3 000 euros d'amende pour avoir vendu de la prêle séchée dans une boutique diététique alors que «la vente au détail de plantes médicinales est réservée aux pharmaciens», selon le code de la santé publique. La prêle ­ qui n'est pas un médicament ­ appartient-elle au monopole pharmaceutique ?

Autre exemple : l'association Kokopelli, incontournable dans la défense des semences en France, assignée en justice par le semencier Baumaux pour concurrence déloyale. En France, rien n'empêche de cultiver une tomate ancienne à condition de ne pas la vendre, ni de produire soi-même ses semences. Kokopelli conserve pourtant 2 400 variétés de légumes, d'herbes aromatiques et de fleurs. Elle invite chaque membre à parrainer une semence en la reproduisant. «Semer est devenu un acte politique, culturel et sociologique», prévient l'un d'eux, Raoul Jacquin. En mars 2006, le tribunal d'Alès avait relaxé Kokopelli, poursuivie par le Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis) pour «commerce de semences non inscrite