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Libération

La biodiversité gavée de promesses

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publié le 20 septembre 2006 à 23h21

En pointe sur l'environnement pour ses engagements et ses intentions, l'Europe n'obtient qu'une très mauvaise note sur le terrain. Notamment dans ses actions de développement. Ses agissements sont même parfois contre-productifs. Comment empêcher le développement de nuire à l'environnement ? Ou, en renversant la question, un développement sans conservation de la biodiversité est-il viable ? Depuis hier, à Paris, une conférence internationale se penche sur le sujet.

«Malheur parfait». La Commission européenne se veut efficace et appuie en priorité les infrastructures : projets de barrages, de routes, de chemins de fer. Grand absent dans ces objectifs : l'environnement. A tel point que parfois les impacts négatifs l'emportent sur les aspects positifs. Jean-Claude Jacques, de l'Union mondiale pour la nature (UICN), l'ONG qui a pris en charge l'organisation de la conférence, cite l'exemple de la Côte-d'Ivoire : «L'exemple du malheur parfait. Il a été décidé, il y a une quinzaine d'années, de financer une route en pleine forêt dense pour désenclaver les villes du littoral. L'étude d'impact conclut qu'il faut classer une partie de la forêt, toute la bande le long de la route ; ce n'est pas fait. Six ans après la construction de la route, la forêt a reculé de façon vertigineuse. Les populations rurales se sont installées et y cultivent cacao et café. Il fallait un programme de suivi à long terme, ouvrir une partie de la forêt aux cultures et en protéger une autre.»

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