Menu
Libération
Reportage

Anjozorobe prend son écotourisme en main

Article réservé aux abonnés
Avec l'ONG Fanamby, le village malgache s'investit dans la protection de l'environnement.
par Pierre BLAISE
publié le 21 septembre 2006 à 23h23

Anjozorobe envoyé spécial

Les palabres s'éternisent alors que la nuit tombe sur Antsahabe tout près de Anjozorobe. Dans la salle de classe, on presse de questions Vonjisoa Rasoloarison, le directeur régional de Fanamby. Depuis quelques semaines, l'ONG a ouvert un site écotouristique, bientôt géré directement par les habitants de la localité. Ceux qui sont là seront guides stagiaires ou cuisinières, et le fonctionnement se met en place à grand renfort d'explications et de concertations. Tant pis s'il faudra rentrer chez soi dans le noir.

A moins de 100 km au nord de la capitale, Antananarivo, le village n'a pas l'électricité. Alors la conservation de l'environnement est bien loin d'être une priorité, sauf si elle s'accompagne d'un projet de développement concret. «On a été convaincu car on a été constamment impliqué», explique à la sortie de la réunion Aimé, qui se contente aujourd'hui bien volontiers de la réfection de la route jusqu'à la ville d'Anjozorobe, et de la promesse de revenus futurs. Il assure ainsi que son intérêt n'est plus de détruire aveuglément la richesse naturelle qui l'entoure, mais de la valoriser durablement.

Forêt primaire. La volonté de développer le tourisme dans ce couloir forestier d'Anjozorobe-Angavo est l'action la plus visible, mais elle ne représente qu'une petite partie de la vaste entreprise de Fanamby. L'ONG a pris en charge cette nouvelle aire protégée, un site classé fin 2005 dans le cadre de la politique initiée après «la vision Durban