Carcassonne envoyée spéciale
Monsanto fait feu de tout bois. Tous les arguments sont bons pour ses méticuleux avocats, désireux de prouver à la justice et au monde que «le zéro OGM est inatteignable, à moins d'analyse graine à graine» et que «l'absence totale d'OGM se heurte à la réalité des faits», selon les formules de Me Saint-Esteben. L'avocat défendait, ce mercredi à Carcassonne, deux dirigeants d'une filiale audoise de Monsanto, Asgrow France, accusés d'avoir «mis sur le marché sans autorisation», des semences de soja qu'ils savaient contenir des organismes génétiquement modifiés (Libération d'hier). «Tout l'enjeu de leur plaidoirie était de lier la problématique aux seuls seuils de détection et non pas à l'interdiction d'un OGM», analyse Olivier Keller, secrétaire national de la Confédération paysanne, partie civile. Me Saint-Esteben parle en effet de «traces fortuites», de «seuil réaliste» et de «loi qui doit être applicable», sous-entendant que la loi actuelle, qui exige que la mise sur le marché de semences contenant des OGM, doit faire l'objet d'une autorisation, ne l'est pas. Pour appuyer ses dires, la défense joue la «technique de l'amalgame», selon Me Etelin avocate de la Confédération paysanne. L'avocat d'Asgrow-Monsanto cite un règlement technique sur les semences qui parle de pureté variétale de 99 % (un sac de semences certifiées doit être pur à 99 %).
Etiquette. Le hic est que ce règlement s'app