Megève envoyée spéciale
On est au milieu du gué. En 2000, l'Union européenne s'est dotée d'une feuille de route globale pour gérer l'eau la directive-cadre européenne (DCE) et c'est en 2015 que les Etats membres doivent parvenir, en vertu de cette directive, au «bon état écologique» des milieux aquatiques (cours d'eau, lacs, eaux souterraines, littoral). La semaine dernière à Megève (Haute-Savoie), la quatrième conférence internationale sur l'application de la DCE a permis aux délégués de trente-cinq pays (Etats membres, candidats, et pays frontaliers) de dresser un bilan provisoire. Avec, d'abord, un plébiscite pour la directive, une démarche novatrice qualifiée par certains de «révolution au même titre que l'euro». Ce texte stipule que l'eau «n'est pas un bien marchand» mais un «patrimoine qu'il faut protéger, défendre et traiter comme tel», et fixe pour objectif la protection à long terme des écosystèmes aquatiques et des ressources en eau.
Critères communs. «La DCE est un texte exceptionnel, s'enthousiasme Jean-François Donzier, secrétaire du Réseau international des organismes de bassin (Riob). Dans le monde, seule l'Europe s'est engagée dans une telle démarche qui chamboule l'approche de l'eau et nous impose de progresser vite sur sa qualité.»
Pourtant, les écueils sont multiples. A commencer par la définition du «bon état écologique», qui fait débat à Bruxelles. «Les Scandinaves n'ont évidemment pas la même idée qu