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Libération

L'Etat reconnaît les retombées des essais

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publié le 4 octobre 2006 à 23h33

Pas à pas, la vérité apparaît sur les conséquences des essais nucléaires français dans le Pacifique. Le ministère de la Défense a ainsi reconnu, hier, que six d'entre eux avaient «affecté plus significativement quelques îles et atolls» habités. Trente-deux ans après le dernier tir atmosphérique, un suivi médical va donc enfin être «proposé» aux populations concernées, soit environ 2 000 personnes, a annoncé, lundi à Papeete, le délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND), Marcel Jurien de La Gravière.

Plainte. Cette déclaration est loin de satisfaire les militants antinucléaires de Polynésie. «Nous ne sommes pas contents !» a réagi John Doom, responsable du mouvement Moruroa e Tatou, qui dénonce le maintien du secret défense. Cette association, proche des indépendantistes au pouvoir à Papeete, a annoncé son intention de déposer une plainte contre X devant le tribunal de Paris pour «administration de substances nuisibles» et «atteinte à l'intégrité physique».

De 1966 à 1996, la France a procédé à 193 essais nucléaires dans le Pacifique, dont 41 ont donné lieu à des tirs dans l'atmosphère, une méthode abandonnée dès 1974. Sur ces 41 essais, 6 ont entraîné des retombées sur des zones habitées (lire encadré), principalement autour des atolls de Moruroa et de Fangataufa, et parfois jusqu'à Tahiti. Devant la montée de la contestation ­ portée en métropole par l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et en Polynésie Française par