Pas à pas, la vérité apparaît sur les conséquences des essais nucléaires français dans le Pacifique. Le ministère de la Défense a ainsi reconnu, hier, que six d'entre eux avaient «affecté plus significativement quelques îles et atolls» habités. Trente-deux ans après le dernier tir atmosphérique, un suivi médical va donc enfin être «proposé» aux populations concernées, soit environ 2 000 personnes, a annoncé, lundi à Papeete, le délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND), Marcel Jurien de La Gravière.
Plainte. Cette déclaration est loin de satisfaire les militants antinucléaires de Polynésie. «Nous ne sommes pas contents !» a réagi John Doom, responsable du mouvement Moruroa e Tatou, qui dénonce le maintien du secret défense. Cette association, proche des indépendantistes au pouvoir à Papeete, a annoncé son intention de déposer une plainte contre X devant le tribunal de Paris pour «administration de substances nuisibles» et «atteinte à l'intégrité physique».
De 1966 à 1996, la France a procédé à 193 essais nucléaires dans le Pacifique, dont 41 ont donné lieu à des tirs dans l'atmosphère, une méthode abandonnée dès 1974. Sur ces 41 essais, 6 ont entraîné des retombées sur des zones habitées (lire encadré), principalement autour des atolls de Moruroa et de Fangataufa, et parfois jusqu'à Tahiti. Devant la montée de la contestation portée en métropole par l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et en Polynésie Française par