L'un ne dit rien, l'autre commence à s'en agacer. Il y a, aujourd'hui, deux candidats français à des postes sanitaires internationaux de grande importance. L'un pour la direction du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria, et la tuberculose. L'autre pour diriger l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'un côté, le professeur Michel Kazatchkine, longtemps directeur de l'Agence française de recherche contre le sida, et aujourd'hui ambassadeur pour la lutte contre le sida. De l'autre, Bernard Kouchner, ex-ministre de la Santé et fondateur de Médecins sans frontières (MSF).
Aucun machiavélisme. Deux candidats pour deux élections qui se jouent à quelques jours d'intervalle. La première fin octobre, la seconde début novembre. «C'est ça le problème, explique un observateur des arcanes internationaux. Si Kazatchkine est choisi, Kouchner n'a plus aucune chance pour l'OMS.» Chaque fois, en effet, ce sont des dosages diplomatiques savants. Faut-il un Européen ? Un Asiatique ? Un expert ? Un politique ? «En présentant un Français aux deux, il y a un risque que cela se termine par un double échec.»
Au départ, il n'y avait aucun machiavélisme. Ni le moindre soupçon de concurrence. L'hiver dernier, un rapport de l'ONU met en cause l'actuel directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, l'anglais Richard Feacham, dans sa gestion du personnel notamment. En mars , celui-ci annonce qu'il va quitter son poste. Michel Kazatchkine, qui fut président du conse