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Libération

Sida : l'Afrique du Sud change de cap

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publié le 9 octobre 2006 à 23h37

Johannesburg de notre correspondante

La ministre sud-africaine de la Santé est devenue un obstacle à la lutte contre le sida dans son pays. Ses prises de position controversées en ont fait la risée des caricaturistes. Le gouvernement sud-africain semble enfin réagir aux récents appels à la démission de la ministre de la Santé. Depuis sa nomination, en 1999, Manto Tshabalala-Msimang promeut les vertus d'une bonne nutrition et des remèdes traditionnels pour lutter contre le sida, jusqu'à les présenter parfois comme une solution de rechange aux antirétroviraux (ARV). «Les gens dans les zones rurales doivent pouvoir décider s'ils préfèrent la médecine alternative ou les antirétroviraux», a-t-elle ainsi déclaré à la XVIe Conférence internationale sur le sida, à Toronto (Canada) en août. Le stand sud-africain y était décoré de gousses d'ail, de citrons, de betteraves et de patates africaines : les ingrédients que «Mme Betterave», comme la surnomme la presse locale, vante pour lutter contre le sida. A l'instar du président Thabo Mbeki, la ministre semble influencée par des théories d'activistes «dissidents», qui pensent que la pandémie est provoquée par la pauvreté et la malnutrition, et non par un virus. Lors de la clôture du congrès de Toronto, Stephen Lewis, l'envoyé spécial d'Onusida, avait descendu en flammes le gouvernement sud-africain, l'accusant de «proférer des théories plus dignes de marginaux illuminés que d'un Etat préoccupé et capable de compassion». C'es