Le lobby de l'amiante a encore gagné. Le chrysotile, fibre utilisée dans la fabrication du ciment et qui, à elle seule, représente 94 % du marché mondial de l'amiante, n'entrera pas dans la liste des substances dangereuses de la convention de Rotterdam. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a expliqué, vendredi dans un communiqué, que la décision avait été repoussée à la prochaine convention des parties, en 2008, en raison de l'opposition des principaux pays producteurs de chrysotile. Le Canada a fait valoir des «raisons de politique intérieure». Il a été soutenu par l'Inde, la Russie et le Kirghizstan.
Consentement. La convention de Rotterdam, engagée par le PNUE, a pour but d'obliger les exportateurs de produits chimiques dangereux à informer l'Etat importateur de la toxicité des produits et à obtenir le consentement de celui-ci avant importation. Cela donne, notamment aux pays en développement, la possibilité de décider quels sont les produits chimiques ou pesticides potentiellement dangereux qu'ils veulent bien recevoir et de refuser ceux qu'ils ne sont pas en mesure de gérer en toute sécurité.
Les pays producteurs de chrysotile se sont donc toujours opposés à l'inclusion de la fibre dans la liste qui contient déjà 39 noms de produits chimiques à usage industriel, pesticides et préparations pesticides, tous extrêmement dangereux et soumis à la «procédure de consentement préalable en connaissance de cause». Une liste rouge sur laquelle fi