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Interview

Paysans, la musique creuse le sillon

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Agriculture. Un CD pour aider le forum sur la souveraineté alimentaire organisé par Via Campesina.
publié le 19 octobre 2006 à 23h45
(mis à jour le 19 octobre 2006 à 23h45)

C'est une passerelle inédite, entre musiques du monde et paysans du monde. Un plaidoyer, incarné par un CD, contre la standardisation à l'oeuvre dans la musique comme dans l'agriculture, une ode à la diversité qu'elle soit culturelle, linguistique, animale ou végétale. En vente depuis le 12 octobre, cette compilation réunit 17 morceaux de world music, d'artistes très connus comme Manu Chao, Cesaria Evora, Goran Bregovic, Emir Kusturica... ou à découvrir comme le Guafa Trio de Colombie, le joueur d'oud palestinien Samir Joubran, l'Indienne bolivienne Luzmila Carpio... (1) Les ventes de l'album aideront Via Campesina ­ le réseau international des paysans ­ à organiser au Mali, en février 2007, le Forum mondial sur la souveraineté alimentaire. Pour Patrick Lavaud, directeur du label Daqui (1), qui produit le disque, la connexion est évidente. «Les musiques du monde s'enracinent dans les cultures paysannes encore bien vivantes sur notre planète. Et ces artistes sont souvent originaires de pays souffrant de misère, de famine, ou issus de cultures opprimées.» Pour Via Campesina, mouvement international créé en 1993, composé d'organisations de paysans, de femmes et de communauté indigènes, cet album, qui contient aussi de très brefs témoignages de leaders paysans, est un moyen de promouvoir le concept de souveraineté alimentaire. Un concept forgé en 1996, en opposition à l'organisation actuelle du commerce mondial de l'agriculture qui, selon Via Campesina, produit