Menu
Libération

Poulet et riz camerounais, recette maison

Article réservé aux abonnés
Une association s'emploie à relancer la production nationale, en baisse depuis dix ans.
publié le 19 octobre 2006 à 23h45

Douala (Cameroun) de notre correspondante

Plus question de voir des champs à l'abandon, des sacs de riz chinois en pagaille ou l'argent destiné au monde rural finir dans les poches des fonctionnaires : une association lance une pétition nationale, «Aidons-les à nous nourrir», pour défendre la souveraineté alimentaire du Cameroun. Comme dans les autres pays africains, les paysans camerounais, qui représentent 60 % de la population active, ont de moins en moins les moyens de ravitailler leurs compatriotes. «Je viens de faire le tour de Yaoundé, impossible de trouver du riz produit au Cameroun. On ne trouve que du riz importé», s'exclame Bernard Njonga, président de l'Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), instigatrice de la campagne.

Chute. Depuis l'ouverture des marchés, dictée par les programmes d'ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et par les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), pour une libre circulation des produits agricoles, tomates, maïs et riz camerounais sont concurrencés par des denrées importées à très bas prix. Les paysans ne parviennent plus à écouler leur production sur leurs propres marchés.

Les importations de riz sont ainsi passées de 175 000 à 217 000 tonnes entre 1994 et 2004, faisant chuter la production nationale : les cultures de riz ont diminué de près de 10 % en dix ans. «La plupart des sociétés qui produisaient du riz ne fonctionnent plus», précise