Madrid de notre correspondant
«Un des pires attentats environnementaux de ces dernières années.» C'est ainsi qu'une demi-douzaine d'organisations écologistes ont qualifié l'opération immobilière. Cette dernière a pour nom ciudad del golf («la ville du golf»). Il s'agit de construire 1 600 chalets et 4 terrains de golf sur 95 hectares près d'Avila, au nord de Madrid.
A première vue, un projet presque ordinaire dans cette Espagne prise de fièvre immobilière où, de la Catalogne à la frontière portugaise, on construit chaque année environ 700 000 logements soit davantage qu'en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne réunis. Plusieurs éléments rendent cependant ce projet des plus suspects : il a lieu en pleine campagne, dans une zone forestière de l'intérieur où, jusqu'alors, les promoteurs ne s'aventuraient pas. L'opération ne bénéficie pas de feu vert environnemental, et cette ciudad del golf se concentre au beau milieu d'un espace protégé où trouvent refuge des dizaines de cigognes noires de la sierra de Avila, un des emblèmes touristiques de la région.
Arrêt des travaux. Ce qui aurait dû se produire dans la plus grande discrétion fait désormais scandale dans les médias depuis qu'un habitant de la municipalité de Las Navas del Marqués a porté plainte contre le projet, même pas considéré d'«intérêt public». La semaine dernière, le tribunal a donné raison au plaignant et a ordonné l'arrêt des travaux. Depuis, des manifestations se poursuiven