Gâvres envoyé spécial
A l'échelle de la côte morbihanaise, c'est presque une vision d'apocalypse. Imaginez une bonne partie du superbe littoral de Gâvres (près de Lorient) à Quiberon, le plus important cordon dunaire de Bretagne, dépouillée peu à peu de ses plages de sable blond. Imaginez encore, en ces terres à peine plus hautes que le niveau de la mer, la construction de digues en béton pour contenir l'océan que plus aucun obstacle naturel n'arrêterait. Voilà bientôt la presqu'île de Quiberon transformée en île et celle de Gâvres, itou. Pur fantasme ? C'est en tout cas ce que redoutent les plus farouches défenseurs de cet environnement depuis qu'un projet d'extraction de sables marins, à quelques kilomètres des côtes, est sorti des cartons de deux sociétés industrielles, Granulats Ouest, une filiale du groupe Lafarge, et une société concurrente, GSM. Deux entreprises qui ont engagé, jusqu'au printemps 2007, un programme de prospection et de recherche qui ne laisse pas d'inquiéter élus et associations écologistes locales.
600 000 tonnes. «On risque de se retrouver face à un phénomène qu'un enfant jouant sur la plage peut comprendre, explique Jean Grézy, vice-président de l'association de sauvegarde de la presqu'île de Gâvres. Quand il fait un trou dans le sable, la mer nivelle aussitôt ce trou en aspirant le sable environnant.» Explication simpliste ? Peut-être. Reste que le projet, s'il va jusqu'à son terme, n'est pas anodin puisqu'il prévoit d'extraire près de