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Libération
Interview

«Protéger des produits traditionnels et menacés»

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publié le 30 octobre 2006 à 23h52

Fondé en 1986 en Italie pour défendre le patrimoine culinaire et lutter contre la malbouffe, le mouvement Slow Food regroupe aujourd'hui 90 000 personnes dans le monde. De la promotion de produits bons et sains il est logiquement arrivé à la défense d'une agriculture vivrière traditionnelle et durable. Jusqu'à créer, en 2003, une fondation pour la biodiversité afin de sauvegarder des produits (fromages, vins...), des espèces végétales et animales, et des savoir-faire agricoles. Comme l'explique son président, Piero Sardo.

De quelle biodiversité parle-t-on ?

Celle que l'homme a façonnée après l'invention de l'agriculture, la biodiversité domestique, cultivée. Nous défendons aussi le petit producteur, celui qui se trouve entre le terroir et le consommateur.

C'est ce qui vous a amené à désigner des produits dits «sentinelles» ?

Nous voulons protéger des produits bons, traditionnels et menacés, en les valorisant et en soutenant leurs producteurs. Comme le riz bario de Malaisie, le motal, fromage arménien aux herbes, ou en France, le navet noir de Pardailhan ou la lentille blonde de Saint-Flour.

La disparition d'un aliment ou d'une race animale est-elle si grave ?

Si l'on détruit une église baroque ou un temple grec, on ne perd rien dans la vie quotidienne, mais beaucoup du point de vue culturel et humain. De même, si une race de vaches ou une espèce de tomates disparaissent, rien ne manque du point de vue nutritionnel, mais on perd un peu de nos références culturelles, de notre paysag