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En Bosnie, des sites bombardés à dépolluer

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Une unité spéciale de l'ONU a expertisé l'état écologique du territoire en 2000.
par Laurent ROUY
publié le 6 novembre 2006 à 23h58

Belgrade de notre correspondant

Milosevic est encore au pouvoir quand, en février 2000, la première mission de la branche postconflit du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) évalue les conséquences écologiques de la campagne de bombardements de l'Otan. Elles sont de deux sortes : la libération dans l'environnement de produits toxiques après la destruction d'industries chimiques et la radioactivité due à l'utilisation de munitions à uranium appauvri.

Experts. Pour le volet chimique, quatre villes sont particulièrement polluées : Novi Sad et Pancevo, où des raffineries et des réservoirs ont libéré des tonnes de fumées toxiques durant onze jours d'incendies. Bor et Krusevac, où, chaque fois, un important transformateur a été bombardé. Problème, il s'agit d'installations refroidies au pyralène : un litre de cette substance suffit à polluer 400 000 m3 d'eau. «Le Pnue a d'abord envoyé des experts, se rappelle Miroslav Nikcevic, directeur du Bureau de protection de l'environnement (BPE), du ministère des Sciences et de l'Environnement de Serbie. Il a ensuite organisé la dépollution en enlevant la terre souillée, qui était retraitée en Allemagne. Cela représentait des trains entiers.» Une méthode de dépollution insuffisante pour Ruza Helac, responsable de l'Initiative verte de Vojvodine, un réseau informel d'ONG écologistes : «Le retrait des couches de terre superficielles ne suffit pas car l'air, l'eau et la terre ont été exposés. Les conséquences