Que faire pour protéger l'environnement en temps de guerre ? Pas grand-chose, si ce n'est attendre la fin du conflit. Il y a cinq ans, et dans l'indifférence générale, l'ONU a proclamé le 6 novembre Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé. Avec en filigrane une affirmation : il n'y a pas à choisir entre les êtres humains et la nature. Les dégâts causés à l'environnement en temps de guerre perturbent les écosystèmes et compromettent les ressources naturelles longtemps après la fin du conflit. Les effets environnementaux d'une guerre s'étendent et se prolongent au-delà des générations actuelles et des limites du territoire concerné.
La Journée internationale passera, cette fois encore, inaperçue. «C'est un sujet délicat», convient Claude-Marie Vadrot, reporter de guerre pour Politis et auteur d'un livre sur le sujet (1). Non qu'il soit indécent de l'aborder, mais il reste incompris. «La mort des hommes, des femmes et des enfants a, bien sûr, plus d'importance dans l'instant.» Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a pourtant constitué une unité spécialisée dans l'évaluation postconflit des écosystèmes en 2001 (2), après avoir testé le projet au Kosovo et en ex-Yougoslavie (lire ci-contre). Son dernier rapport, daté d'octobre, est consacré à l'impact des déplacements de population au Liberia au cours des quatorze années d'hostilités, de 1989 à 2003.
Savane déboisé