Nairobi correspondance
Ben sourit d'un air gêné. Il démarre son taxi et s'engouffre dans les embouteillages quotidiens de Nairobi. Une file de deux kilomètres devant lui. Le réchauffement climatique ? Il sait que la fumée qui sort de sa vieille guimbarde, qui serait interdite de circulation dans les «pays du Nord» et rachetée pour une bouchée de pain en Afrique, pollue l'atmosphère. Une conférence sur l'effet de serre ? Ici ? Chez lui à Nairobi ? Non, il n'était pas au courant. Les médias kenyans se montrent plus préoccupés par les démêlés de la fédération de football ou les déchirures politiques à l'approche de l'élection présidentielle de 2007 que par les aléas des températures mondiales.
«Sensibilisation». «Pole, pole ! [«doucement, doucement», en swahili]», s'écrit une responsable d'ONG qui participe à la conférence internationale sur le réchauffement climatique qui se tient à une quinzaine de kilomètres du centre-ville, dans le compound («résidence») des Nations unies, quartier de Gigiri. «La sensibilisation commence à faire son effet. Auparavant, les gens en Afrique pensaient que les inondations et la sécheresse étaient des punitions de Dieu. Aujourd'hui, ils savent que cela est dû au changement de climat.»
La conférence, qui accueille 6 000 participants, a été ouverte hier par le vice-président kenyan Moody Awori, qui a répété que les «économies subsahariennes sont les plus touchées par l'effet de serre». Plus de 70 % de la popu