Montréal de notre correspondante
Une «révision complète» du protocole de Kyoto : voilà ce que le Canada entend obtenir lors de la douzième Conférence des Nations unies sur le climat qui a débuté cette semaine au Kenya. Ottawa, qui veut favoriser des «objectifs à long terme», souhaite revenir sur les échéanciers contraignants et les cibles chiffrées de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) : en clair, vider de sa substance un protocole avec lequel il cherche à prendre de la distance. Une position qui ne manque pas d'ironie quand on sait que le Canada assume en ce moment la présidence de la conférence...
Incrédulité. La position canadienne peut sembler d'autant plus déconcertante qu'en décembre 2005 à Montréal, lors de la dernière réunion onusienne sur le sujet, Ottawa avait déployé des efforts considérables pour assurer l'avenir de l'accord de Kyoto. Mais un mois plus tard, le Parti libéral perdait les élections, et le nouveau gouvernement conservateur, très proche du voisin américain, a vite levé toute ambiguïté sur ses positions.
En février, la ministre de l'Environnement Rona Ambrose déclarait que les cibles de Kyoto étaient «irréalistes et inaccessibles». Un discours répété en mai, à la conférence de Bonn, devant des dizaines de délégations incrédules : le Canada n'entendait pas honorer ses engagements de baisser d'ici à 2012 ses émissions de 6 % par rapport au niveau de 1990. Au fil des mois, le Premier ministre, Stephen Harper, a mainten