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Libération

L'Afrique, parent pauvre de Nairobi

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publié le 16 novembre 2006 à 0h06

Nairobi correspondance

Sur un ton réprobateur, il se penche vers son interlocuteur, assis devant le stand de son ONG. «Il faut parler lentement en anglais. Mes collègues n'ont pas compris ce que vous disiez.» Chrystel Dossou, Béninois, explique, dans un anglais approximatif, à son homologue d'origine indienne que tout le monde n'est pas anglophone. Une scène courante à la conférence sur les changements climatiques de Nairobi, où les Africains francophones souffrent de l'obstacle de la langue. Ici, tout est dit et rédigé en anglais. «Parfois, on nous regarde étonné : il ne parle pas donc il ne comprend rien ! Alors on nous prend pour les derniers de la classe», s'énerve Salimata Wade, membre d'une ONG sénégalaise.

Tout un symbole sur un continent qui s'avère être le plus touché par le réchauffement et le plus mal armé pour y faire face. Kofi Annan va-t-il faire bouger les choses ? Dans un discours très attendu, le secrétaire général de l'ONU a lancé hier un projet visant à aider l'Afrique à combattre le réchauffement, dénonçant un «manque effrayant» de détermination face à cette grave «menace» pour la paix et la sécurité mondiales.

Fonds d'adaptation. L'idée (pas encore très concrète) serait d'aider les pays en développement, à commencer par l'Afrique, à obtenir des financements plus importants pour développer des énergies propres. C'est que, pour l'instant, les moyens de contrecarrer inondations, sécheresse ou déforestation en Afrique sont quasi inex