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Libération

Bagarre sur la capture de CO2 en Suède

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publié le 17 novembre 2006 à 0h07

Scandinavie de notre correspondante

Le dioxyde de carbone empoisonne la vie du gouvernement norvégien. Après de longues négociations, la coalition de centre gauche au pouvoir vient de donner le feu vert à la construction d'une centrale à gaz à l'ouest du pays. Seule condition : la compagnie Statoil devra équiper l'installation d'un système de capture du CO2 à partir de 2014. Le gouvernement parle d'«une victoire pour l'environnement». Mais les écologistes crient au scandale : pendant quatre ans, la centrale ­ mise en service dès 2010 ­ pourra recracher librement ses gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Pour le chef du gouvernement, c'est l'histoire du verre à moitié plein. Certes, Statoil obtient quatre années de répit, mais le Premier ministre est satisfait : «Avec cet accord, nous réécrivons l'histoire de l'industrie et de l'écologie, affirme Jens Stoltenberg. Nous allons construire la plus grosse unité de capture du CO2 au monde, tout en augmentant la capacité de production gazière du pays.» Après leur victoire électorale en septembre 2005, les travaillistes, les centristes et le Parti de la gauche socialiste s'étaient engagés à faire de la Norvège «le leader mondial dans l'usage environnemental du gaz». Aucune concession gazière ne serait accordée sans l'installation conjointe d'un système de capture et de stockage du CO2.

Aujourd'hui, les organisations écologistes estiment que l'accord passé avec Statoil va à l'encontre de cette promesse. La