Le paludisme ne faiblit pas, il provoque trois fois plus de morts que dans les années 70 et tue deux à trois millions de personnes par an : l'imprécision même de ce chiffre en dit long sur le manque de suivi. Mais cette maladie qui touche essentiellement l'Afrique subsaharienne (90 % des décès) ne fait pas recette en termes de mobilisation. Une coalition française contre le paludisme a été lancée hier à Paris, à l'initiative des Amis du fonds mondial Europe : elle regroupe 23 organisations publiques et privées, des milieux associatif, industriel ou de la recherche, et se veut un groupe de pression pour davantage imposer le paludisme sur l'agenda international.
Alors qu'il faudrait 3 milliards de dollars pour lutter contre la maladie, un seul n'est disponible actuellement. Pourtant, le paludisme figure parmi les objectifs du Millénaire pour le développement. Et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a lancé en 1998 un programme Roll Back Malaria, «Faites reculer le paludisme», dont l'objectif était de diviser par deux d'ici à 2010 la mortalité liée à ce fléau. Autant dire qu'il n'a aucune chance d'être atteint. En avril 2006, dans la revue médicale The Lancet, un groupe international d'universitaires accusait la Banque mondiale de faillir à ses engagements financiers.
Le paludisme, la plus importante maladie parasitaire tropicale dans le monde, transmise à l'homme par des moustiques, compte peu d'avocats dans les pays riches puisqu'elle touche les pays pauvres. Les dé