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Libération

La Polynésie déchiffre l'impact de la bombe

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publié le 18 novembre 2006 à 0h08

Papeete de notre correspondant

«Que l'Etat recommande le fait nucléaire et assume en conséquence sa pleine responsabilité.» C'est l'unique injonction du Conseil économique, social et culturel polynésien à l'issue d'un rapport d'une soixantaine de pages concernant la «reconnaissance par l'Etat des droits des victimes des essais nucléaires et leurs impacts sur l'environnement, l'économie, le social et la santé publique en Polynésie-Française». C'est la première fois que les représentants de la société civile de l'archipel se saisissent de ce sujet, autrefois tabou. Autre nouveauté, le rapport a été adopté à l'unanimité après trois heures de débats.

Spéculation. L'originalité du document tient essentiellement à l'évaluation de l'impact socio-économique de l'installation du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP). «Avec l'arrivée du CEP, l'économie et toute la société polynésienne ont été bouleversées et façonnées par "l'économie de la bombe", est-il écrit. Les dépenses de l'Etat, au travers des transferts militaires et civils ont fait passer rapidement la communauté polynésienne, malgré elle, d'une économie d'autosubsistance à celle d'une société de consommation de type occidental avec un développement accéléré de son niveau de vie [...]. Cependant, il y a eu une mauvaise répartition des richesses. De nombreuses fortunes se sont faites en quelques années dans le négoce, le bâtiment, la spéculation foncière et immobilière, profitant de la hausse excepti