Le plus grand inventaire de la biodiversité jamais réalisé a commencé début août à Santo, une île de Vanuatu, dans le Pacifique Sud. Jusqu'à décembre, 170 scientifiques de 25 pays se relaieront dans le cadre de l'expédition Santo 2006, organisée par le Muséum d'histoire naturelle, l'Institut de recherche pour le développement et l'ONG Pro-Natura International. Aujourd'hui, nous publions la dernière chronique de ce bout du monde
«Moi, je suis du genre à péter mes filets à papillons ! Faut dire qu'ils me servent à faire un peu tout : choper des crevettes en rivière, des lézards au sol, des araignées sur un tronc, ou des insectes volants...» A 44 ans, Frédéric Durand reste un sale gosse. Mais cet auteur à succès (le Troubleau), qui travaille au journal la Montagne, est aussi devenu un excellent naturaliste de terrain. Passionné de guêpes solitaires, il collecte en forêt de Pénaorou toutes sortes d'insectes. Et ce pour la nouvelle campagne d'inventaire des insectes tropicaux (Ibisca), dont le principal coordinateur est Bruno Corbara, éthologiste de l'université de Clermont-Ferrand. Enfournant dans un grand tamis des brassées de feuilles mortes, d'écorces et de brindilles tombées au sol, il explique : «La force de ce programme est de travailler à quatre altitudes, de la litière du sol à la canopée des arbres, avec une dizaine de méthodes (pièges enterrés, filets d'interception, appât, pulvérisation, collecte manuelle sur tronc...), et en visant différents g