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Libération

Les choux gras de l'écomafia

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publié le 21 novembre 2006 à 0h09

Rome intérim

Les premiers «états généraux» de la lutte contre le crime organisé, promus par Libera, réseau d'associations contre les mafias en Italie, se sont tenus à Rome le week-end dernier. Une occasion qu'a saisie Legambiente, association italienne de défense de l'environnement, pour demander aux autorités de renforcer la lutte contre l'écomafia, la mainmise de la criminalité organisée sur les constructions illicites et le trafic des déchets.

Désastre.«Le trafic illégal des déchets représente la deuxième activité des organisations criminelles, juste après la drogue. Un "marché" qui représente près de 100 millions d'euros [Legambiente parle de son côté de trois milliards, ndlr] par an en Italie», explique Donato Ceglie, substitut du procureur de la République à Santa Maria Capua Vetere, en Campanie. Depuis plus de dix ans, la criminalité organisée, via sociétés ou intermédiaires crapuleux, gère chaque année plusieurs millions de tonnes de déchets produits par l'industrie. Certains disparaissent purement des bilans des entreprises, d'autres sont expédiés au sud de l'Italie. Une aubaine pour les sociétés du Nord (Vénétie, Lombardie et Piémont) qui ont trouvé le moyen de «réduire de près de 50 % les coûts de destruction», affirme Donato Ceglie. Mais un désastre pour le Mezzogiorno (le Sud). Les Pouilles et la Campanie occupent ainsi les premières places du trafic illégal. Les modes de gestion sont dévastateurs pour l'environnement. Ces déchets sont enfouis