Les nanos sont là, mais sont-elles sans danger ? «Les craintes sur les possibles dangers de certaines nanotechnologies sont peut-être exagérées, mais pas nécessairement infondées.» Le propos est bien balancé, éloigné des slogans habituels où les nanos nous promettent, c'est selon, l'enfer ou le paradis. Il est écrit par une équipe de scientifiques américains, britanniques et allemands dans Nature (Andrew D. Maynard et al., édition du 16 novembre). Déjà, notent-ils «plus de 300 produits commercialisés se proclament nanotechnologiques» (des raquettes de tennis aux cosmétiques). Sans que l'on puisse pour chacun disposer d'informations indépendantes et pertinentes sur les risques qu'ils recèlent et la manière de les éviter.
Défiance. Pourtant, scientifiques, gouvernements et industries ont proclamé leur intention de profiter des bénéfices des nanotechnologies, tout en minimisant les risques potentiels. Déjà des programmes sont financés par les organismes de recherches ou des institutions publiques gouvernements, Commissions européenne... pour explorer cette problématique.
Mais, en octobre, la Royal Society (l'Académie des sciences britannique) insistait sur l'insuffisance des progrès réalisés pour réduire les incertitudes relatives à la santé humaine et aux impacts environnementaux des nanomatériaux. «La science est souvent mal équipée pour s'intéresser aux nouveaux risques associés aux technologies émergentes. La recherche de la compréhe