Scandinavie de notre correspondante
Imaginez Ingmar Bergman, reclus dans sa propriété de l'île Fårö, qui décide un jour de se promener sur la plage. Il scrute l'horizon et qu'aperçoit-il soudain au large ? Une plateforme de 35 mètres de haut, construite par les Russes en face de l'île. Le scénario, quelque peu fantaisiste, est signé Peter Eriksson. Le leader des Verts suédois est un des plus fervents opposants à la construction du gazoduc russo-allemand en mer Baltique. Le 14 novembre, les pays de la région ont reçu les détails du projet baptisé «Nord Stream». Ils ont jusqu'à février pour mener une étude sur son impact environnemental. En Suède, les opposants sont nombreux. Mardi dernier, l'affaire a même été évoquée à Berlin par les ministres suédois et allemand des Affaires étrangères.
Présence russe. Ce gazoduc de 1 200 km reliera Vyborg, en Russie, à Greifswald, en Allemagne. Il longera les côtes de la Finlande, puis descendra vers le sud, en passant à l'est des îles Fårö et Gotland, puis au sud de l'île de Bornholm, avant d'arriver en Allemagne. En charge du projet : un consortium, dirigé par l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, composé du géant russe Gazprom, du numéro 1 de l'énergie allemand E.ON et du leader mondial de la chimie BASF. Le coût des travaux est estimé à 5 milliards d'euros.
Le gazoduc transportera 55 milliards de m3 de gaz naturel par an, à partir de 2012. Soit, d'après ses promoteurs, «un quart des besoins supplémentaires de l'Europe d'ici à 201