Menu
Libération

Des humains qui parlent au nom de la nature

Article réservé aux abonnés
De Nicolas Hulot à Michel Serres, l'avenir de la planète était en débat samedi à l'Unesco.
publié le 27 novembre 2006 à 0h15

Lyrique, son discours était loin d'être parmi ses plus convaincants. Pourtant, à l'applaudimètre, Nicolas Hulot a obtenu tous les suffrages, samedi après-midi à Paris. L'Unesco avait réuni, sur les thèmes de «L'avenir de l'espèce humaine» et du «Futur de la planète», un panel d'experts internationaux ; des scientifiques comme le prix Nobel de chimie, spécialiste du climat, Paul Crutzen, et des philosophes comme Michel Serres. Mais le charisme est ce qu'il est : même quand il a évoqué, en introduction, «cette énergie renouvelable que nous n'utilisons pas : l'énergie de l'amour», Nicolas Hulot a été applaudi...

«Moins de biens». Debout, sans notes, l'initiateur du pacte écologique (signé par plus de 56 700 Français depuis le 7 novembre) a appelé à une société «d'abondance frugale», à un «examen de conscience individuel et collectif». «Moins de biens, plus de lien», a-t-il résumé, pour prôner le passage à des modes de production et de consommation plus économes. Puis, gravement, il a interrogé : «Comment peut-on s'accommoder du fait que notre civilisation spolie en quelques décennies l'héritage de milliards d'années d'évolution ?»

«Contrat naturel». Ludique du haut de ses 76 ans, le philosophe et scientifique Michel Serres (deuxième à l'applaudimètre) a évoqué «ce contrat naturel» qu'il avait imaginé dès 1990 dans un livre éponyme. L'idée, c'est qu'«il convient de passer un contrat entre les humains et les objets de nature». P