Le salon Pollutec, rendez-vous mondial des professionnels de l'environnement dont la 22e édition s'ouvre aujourd'hui à Lyon, consacre un village entier aux «sites et sols pollués». Preuve de l'ampleur du problème (il y aurait en France, selon le chercheur du CNRS Frédéric Ogé, quelque 100 000 sites potentiellement pollués du fait d'une activité industrielle) et du marché qu'il constitue pour les entreprises. Il y a dix jours, le colloque Gessol réunissait, au ministère de l'Ecologie, nombre de chercheurs travaillant sur la protection des sols, pour la plupart très inquiets de sa dégradation. Pourtant, alors que la qualité de l'air, ou celle de l'eau, apparaissent comme des impératifs de santé publique et de l'environnement, l'état du sol nous laisse assez indifférent. Pourquoi l'enjeu de la protection des sols n'émerge-t-il pas dans la société ? C'est la question à laquelle a répondu, lors de ce colloque sur la gestion des sols, Luc Thiébaut, agronome, professeur d'économie et de politique d'environnement à l'Etablissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon et chercheur associé à l'Inra.
Le sol souffre, selon vous, de la confusion qui entoure sa définition...
Ce mot ne désigne pas du tout la même chose pour un scientifique et pour le grand public. J'ai fait l'expérience de taper «sols» sur Google, et les premières occurrences concernent les revêtements de sols. Rien à voir avec l'environnement ! Les synonymes de «sol» génèrent aussi la confusion. Par