Réunie depuis dix jours à Dubrovnik (Croatie) pour décider de nouveaux quotas de pêche au thon rouge, la Commission internationale de conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), qui regroupe l'UE et près de 40 pays concernés, a réussi ce tour de force de fâcher pêcheurs et écologistes. En autorisant un quota de 29 500 tonnes en 2007 (contre 32 000 cette année) puis une réduction graduelle à 25 500 tonnes en 2010, la Cicta signe «une sentence de mort pour le thon rouge en Méditerranée», déploraient hier Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui réclamaient depuis plusieurs mois avec force pressions une politique bien plus restrictive, voire un moratoire.
«C'est une nouvelle défaite pour la France après l'accord de la semaine dernière» (imposant jusqu'à 20 % de baisse des prises de lingue bleue), réagissait de son côté le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, estimant que cette décision «va affecter la flottille française de ce secteur 90 en Méditerranée et une dizaine en Atlantique».
Unanimité. Le problème, c'est que les deux ont raison.Le thon rouge ne sera sans doute plus qu'un lointain souvenir pour les générations futures tant l'espèce est surexploitée par les pêcheurs. Et les écologistes ne sont pas les seuls à s'en alarmer. Les scientifiques sont unanimes sur le fait que le thon rouge est «une espèce gravement menacée».«L'avis scientifique sur le thon rouge est plus négatif qu'il ne l'a j