Bruxelles (UE) correspondance
La France a beau faire du changement climatique sa priorité, elle y va à reculons dès qu'il s'agit de passer aux actes. Pour éviter d'apparaître comme l'un des plus mauvais élèves de la classe européenne, elle a retiré, à la dernière minute mardi soir, son plan d'allocations de quotas d'émission de CO2 pour 2008-2012. La Commission européenne a donc rendu, hier, son verdict sur les plans nationaux des autres pays, à l'exception de celui de Paris. Ces plans sont pourtant une pièce maîtresse de la mise en application au niveau européen du protocole de Kyoto. Ils définissent les droits d'émission de CO2 des secteurs industriels énergivores, droits que les entreprises peuvent ensuite vendre ou acheter au sein du système communautaire d'échange de quotas d'émission, sorte de Bourse du carbone, créée en 2005.
Fermeté. La France n'est pas la seule à traîner des pieds. Sur les dix plans évalués hier, seules les allocations de quotas de la Grande-Bretagne ont été acceptées. Les autres Etats (allemand, grec, irlandais, lituanien, letton, luxembourgeois, maltais, slovaque et suédois) ont tous été trop généreux avec leurs industriels. Bruxelles leur a demandé de revoir leur copie. Au total, les volumes d'émissions proposés devront être réduits de 7 %. Stravros Dimas, le commissaire en charge de l'environnement, entend rester «ferme», car il ne veut pas voir se reproduire le scénario du printemps. La surallocation des droits à polluer pour la première