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Libération

Pauvre et fumeur, fatale équation pour 2030

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publié le 30 novembre 2006 à 0h17

Si l'on tient jusqu'en 2030, malgré le réchauffement climatique, les licenciements en rafales et l'insomnie chronique, on a de fortes chances, à ce moment-là, de mourir du tabac. Surtout si l'on vit dans une région peu développée. C'est ce que montre une étude menée par deux chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée cette semaine par la revue américaine Public Library of Science Medicine (PLoS).

La mortalité résultant de maladies liées au tabac va en effet augmenter de plus de 53 % dans le monde d'ici à 2030, avec 8,3 millions de décès contre 5,4 millions en 2005. Cette hausse se fera essentiellement sentir dans les pays à bas et moyens revenus, où le nombre de morts de la cigarette devrait doubler, passant à 6,8 millions.

Les pires maux. Dans les pays riches, en revanche, le tabac ne tuera «que» 1,5 million de personnes, un chiffre en baisse de 9 %. Selon les experts de l'OMS, la responsabilité en incombe largement aux fabricants de tabac, qui ciblent, à grand renfort de publicité, la jeunesse des pays pauvres pour compenser la baisse de leurs ventes dans les zones industrialisées. Les pays à bas et moyens revenus sont de toute façon voués à subir les pires maux. L'épidémie de sida devrait y devenir, d'ici à 2015, la principale cause d'incapacité et la première cause de mortalité. Le nombre de décès résultant du sida devrait passer de 2,8 millions en 2002 à 4,3 millions en 2015, et 6,5 millions en 2030, indique une projection fondée sur l'hypoth