Menu
Libération

France : la mauvaise pente

Article réservé aux abonnés
6 700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2005.
publié le 1er décembre 2006 à 0h19

Sur le front du sida, la situation française est globalement... moyenne. Et le plus inquiétant, c'est qu'on s'y habitue. On prend son temps. A l'image de l'annonce, faite lundi par le ministre de la Santé, de la généralisation du préservatif à 20 centimes. Une bonne idée, mais Jacques Chirac l'avait réclamée... il y a un an. «La banalisation actuelle est en train de nous faire reculer, lâche Emmanuel Chateau, coprésident d'Act Up. Le sida n'est plus un sujet politique. Alors qu'il n'y a jamais eu autant de personnes infectées vivant en France.» Retour sur les paradoxes français.

Pas de baisse de l'épidémie

Les chiffres, rendus publics cette semaine par l'Institut de veille sanitaire (InVS) sont limpides : 6 700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2005. Le quart de ces personnes ont été contaminées dans les six mois précédant leur diagnostic. Et on estime à 150 000 le nombre de personnes touchées en France.

Depuis trois ans, selon l'InVS, le chiffre des nouvelles contaminations est stable. En d'autres termes, il ne diminue pas. L'épidémie se stabilise donc à un niveau relativement élevé. En revanche, le profil des personnes infectées évolue. La proportion d'hommes parmi les découvertes de séropositivité est ainsi en augmentation régulière : 62 % en 2005 alors qu'elle était de 59 % en 2004 et de 58 % en 2003. L'âge moyen au diagnostic aussi. Il est de 37,5 ans, soit un an de plus qu'il y a deux ans. Les personnes de nationalité étrangère représentent 40 %