Kiev correspondance
«Je m'appelle Dima, j'ai 29 ans, je suis séropositif depuis onze ans. J'ai commencé à me droguer par injection dès l'âge de 13 ans. A l'époque, je n'avais pas conscience des risques que j'encourais. J'ai arrêté à 18 ans et ce n'est que six ans plus tard que j'ai découvert ma séropositivité.» Physiquement, rien ne laisse percevoir que Dima a contracté le virus du sida. Sa vie a changé en 2001, le jour où il a eu accès à la trithérapie. Dima fait partie des 2 000 personnes qui ont accès aux traitements antirétroviraux. Une infime minorité sur les 400 000 personnes porteuses du virus du sida en Ukraine, soit 1,7 % de la population adulte âgée de 15 à 49 ans. Avec le taux le plus élevé du continent européen, l'Ukraine vit une catastrophe humanitaire. Selon des experts, d'ici à 2014, le sida y sera responsable d'un tiers de la mortalité chez les hommes et de 60 % chez les femmes.
Une situation qui a poussé, mercredi, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, à exhorter le gouvernement ukrainien à réagir vite. Longtemps, les autorités de cette ex-République soviétique ont nié l'ampleur de la catastrophe,et ce n'est qu'au début des années 2000 que des politiques de prévention, de dépistage et de soins ont été timidement mises en place. Mais trop tard pour stopper l'épidémie. «L'Ukraine est le seul pays européen où la propagation du sida est aussi importante qu'en Afrique», note Anatoli Bondarenko, qui préside une