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Libération
Interview

«Nous avons remporté la bataille de l'opinion»

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publié le 8 décembre 2006 à 0h25

Huit mois après le lâcher du premier des cinq ours slovènes dans les Pyrénées, Stéphane Lessieux, porte-parole de l'Association de sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées (Aspap), dresse le bilan d'une lutte sans relâche. Pour lui, l'Aspap, jusqu'alors «force de résistance», doit devenir aussi «force de propositions».

Les éleveurs de l'Aspap se sont opposés à la réintroduction de l'ours, mais en pure perte...

Nous avons perdu la bataille de la réintroduction puisque ces bêtes, à l'exception de celle morte accidentellement [Palouma, ndlr], sont aujourd'hui dans la montagne. Mais nous avons remporté la bataille de l'opinion. Les lâchers opérés la nuit en catimini ou en force sous protection policière et militaire ont montré qu'il n'y avait pas acceptation sociale de ce fait, que le conte n'était pas aussi joli que la ministre voulait bien le présenter.

Comment parler de bataille gagnée si vous n'avez pas obtenu ce que vous vouliez ?

Les Pyrénéens ont pu se présenter dans les médias comme des gens raisonnables. Nelly Olin y est apparue autoritaire et méprisante envers eux. Elle n'a pas facilité la tâche d'un prochain ministère de l'Environnement qui voudrait lancer un nouveau plan de réintroduction. Ainsi, ces cinq ours seront peut-être les derniers réintroduits.

Acceptez-vous pour autant ce fait accompli ?

Non ! Nous manifesterons encore contre leur présence, et c'est dans cet esprit que nous proposons la création en montagne d'une ou de plusieurs zones spécifi